Numéros parus des Cahiers Critiques de Philosophies : | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 |
Résumés des Cahiers critiques de philosophie > n°13
Alain Brossat : Karl Jaspers, la faute et la responsabilité
Alain Brossat fait ici un commentaire de l’essai La culpabilité allemande que Karl Jaspers rédige au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le point de départ de sa réflexion est l’hétéronomie que constitue la nation allemande. Toute la question est donc celle du redressement de cette nation dont le peuple est « dépourvu de toute volonté politique ». Selon Karl Jaspers, ce redressement peut et doit se faire de manière autonome. L’occupation doit être perçue comme une libération, et non comme une soumission ou une privation ; c’est ce que montre cette « formule remarquable » de Karl Jaspers que souligne Alain Brossat : « ils [les occupants] nous laissent libres de chercher la vérité ». Mais il faut bien distinguer ici le domaine politique du domaine moral : avant de retrouver une autonomie politique, le peuple allemand doit accomplir une véritable « ascèse ». Pour reconstruire cette communauté ou identité détruite par la catastrophe nazie, les allemands doivent engager « un processus d’auto-réforme » morale et spirituelle, qui suppose un travail sur soi s’effectuant avec sincérité et franchise. L’essai de Karl Jaspers est, selon l’auteur, un appel lancé au peuple allemand à qui il demande de « prendre à bras le corps la question de la responsabilité », de « renoncer à se décharger de ses fautes » et de sa dette envers les autres peuples. « Pour Jaspers, c’est l’élaboration de la question de la faute par les allemands eux-mêmes qui est la pierre de touche de leur capacité à redevenir un peuple majeur et ayant retrouvé sa dignité dans cet après-guerre ». Il s’agit là pour Alain Brossat de bien distinguer ces deux notions que sont la culpabilité et la responsabilité, dénonçant ainsi la « sur-traduction » de Jeanne Hersh. Il faut entendre que seule la prise de responsabilité peut permettre à la nation allemande de retrouver une autonomie politique. Contrairement à la culpabilité qui s’impose aux individus de l’extérieur, la responsabilité est « l’œuvre du sujet lui-même », de la conscience, « de l’intériorité, du dedans qui est le lieu propre de l’élaboration de la faute dans sa dimension morale ».
Jorge Davila : Bolivar était-il spinoziste ?
Une réponse entre fiction, histoire et philosophie…
L’article de Jorge Davila retrace un fragment de la vie intellectuelle, sentimentale, du philosophe Bolivar. Après la mort de son épouse Maria-Teresa, Bolivar revient en Europe et rencontre Fanny, « l’amoureuse des livres », « cette femme porteuse d’un amour pour la liberté qu’elle sait pétrir avec l’autre amour » qui lui fait connaître le célèbre poète Evariste Panny. « Entre ces deux amours », le deuxième étant l’amour de l’intellect, « il va s’opérer un changement dans la vision et la vie de Bolivar ». Il a alors 22 ans. C’est au travers de sa relation et de ses correspondances avec Fanny que débute une véritable recherche autour de thèmes comme l’amour, la richesse, la fortune, la liberté, mais aussi et surtout celui de la gloire. La rencontre avec Fanny est aussi l’occasion d’une rencontre avec les écrits de Spinoza dont elle lui fait la lecture… Avec cet article, Jorge Davila tente de mettre en lumière ces liens qu’il peut y avoir entre deux philosophes et comment, d’une certaine manière, Spinoza a pu bouleverser la pensée et le style de vie de Bolivar.
Józef Lipiec : Essence de la mondialisation
Le terme « mondialisation » qui, selon Józef Lipiec, détient la palme dans « le palmarès des notions-fétiches de ce tournant du millénaire », suscite de nombreuses controverses. Et c’est avec une pointe d’humour sarcastique que l’auteur traite ce problème d’une notion sur-employée par tous et dans tous les domaines. Si bien que la multiplicité des discours produits au sujet d’une notion comme celle-là conduit irrémédiablement à des confusions et des débats sur plusieurs points. Tout d’abord l’histoire du concept. Comment savoir ce qui fait véritablement partie de cette histoire du concept de mondialisation ? Comment dater la naissance de ce concept ? Et comment a-t-il pu devenir cette « notion-fétiche » dont parle Józef Lipiec ? Le débat porte ensuite sur la définition de la mondialisation. Józef Lipiec montre par exemple que le terme de globalisation ou mondialisation peut-être entendu à la fois comme un processus en cours, un état de faits avérés ou un objectif à atteindre porté par les divers discours. Selon lui, il semble qu’il soit préférable de concevoir la mondialisation comme un processus dont la finalité est indéterminée. Enfin, la question est de savoir si le processus ou les faits sont bénéfiques ou au contraire néfastes, si l’objectif est louable ou non. Autrement dit, la mondialisation est-elle bonne ou mauvaise ? L’auteur, lui, préférera s’en tenir à une réponse philosophique…
Justyna Miklaszewska : Libéralisme et démocratie à l’époque de la mondialisation
Le XXe siècle est celui du triomphe de la démocratie libérale perçue, après la seconde guerre mondiale, comme un idéal. Mais le début du XXIe siècle, marqué par les événements du 11 septembre 2001 « a ébranlé cette conviction utopique ». Une guerre contre le terrorisme — l’auteur parle aussi d’une guerre entre deux civilisations, pour que la défense de la démocratie libérale et des droits de l’homme voit le jour. Dès lors, il faut se poser la question : « ne cherche-t-on pas à imposer la démocratie libérale à tous les pays sous prétexte de défendre les droits de l’individu ? ». Quel libéralisme et quelle démocratie faut-il défendre dans un contexte de mondialisation ? En quoi la mondialisation impose-t-elle au libéralisme et à la démocratie de se renouveler aujourd’hui ? Quelles doivent-être les volontés du libéralisme aujourd’hui ? L’article de Justyna Miklaszewska propose une analyse de cette autre théorie du libéralisme (en opposition par exemple à la théorie d’Adam Smith) qu’est la théorie du public choice ou choix public. Cette théorie porte une attention particulière aux choix collectifs et tente de « surmonter le problème de l’individualisme » et de la libre concurrence. En effet, « les théoriciens du choix public reconnaissent la nécessité de coopérer, puis de fonder des institutions (Etat), pour créer les cadres dans lesquels peut se faire un échange concurrentiel de biens sur le marché politique ».
Władysław Zuziak : La mondialisation est-elle le début d’une nouvelle tradition ?
Pour Władysław Zuziak, le processus de mondialisation pose un certain nombre de problèmes, le plus souvent éthiques, auxquels chacun tente d’apporter des réponses très différentes. L’auteur dresse un tableau du débat actuel en confrontant les arguments des opposants et ceux des partisans de la mondialisation. Alors que les antimondialistes expriment une angoisse face à l’absurdité grandissante du monde, les partisans de la mondialisation, et en particulier les économistes, sont convaincus que le développement économique est la solution à tous les problèmes. Au milieu de ces avis divergents, l’auteur constate qu’ils se rejoignent sur un point : le caractère inéluctable de la mondialisation. Alors, la question n’est plus « faut-il mondialiser ? » mais « comment faut-il mondialiser ? ». Et c’est dans un élan plutôt optimiste que l’auteur tente d’apporter une réponse en montrant que « notre monde n’est pas perdu » et que la mondialisation est « une chance pour le monde ». Selon lui, il est possible de concevoir la mondialisation comme ce qui permettrait à chacun de s’ouvrir au monde tout en cultivant sa propre identité dans « un échange de dons », mais aussi comme un processus qui nous conduirait, petit à petit, vers le rejet de ce qui est injuste, immoral, mauvais pour construire un monde où « les pauvres et les riches, les honnêtes et les malhonnêtes, les sages et les sots feraient plutôt ce qui est juste que ce qui est rentable », où le respect de l’éthique, ou plutôt des éthiques, serait le moteur premier du développement d’une communauté globale.
Tomasz Wiśniewski : Débat sur les Lumières et l’universalisme du code mondialiste
Dans cet article, Tomasz Wiśniewskianalyse ce phénomène qui va de pair avec le processus de mondialisation et qu’il n’est plus possible de nier aujourd’hui : l’émergence d’un « code universel » ou, autrement dit, le triomphe de « la culture de masse » et « la disparition progressive des cultures locales ». Serait-ce alors ce vieux « rêve poursuivi par les Lumières d’un code culturel universel fondé sur une législation despotique de la raison pure » qui se réaliserait ? Pour Tomasz Wiśniewski, la question est « loin d’être résolue ». D’un côté, il démontre que la, ou plutôt, les critiques de l’universalisme rationaliste posent un certain nombre de problèmes, entre autre parce qu’elle vient « compromettre l’essence même et le bien-fondé de la philosophie qui a la prétention « d’embrasser par sa vision l’ensemble des phénomènes constituant la réalité de l’existence humaine ». En même temps, « une analyse plus approfondie » de ce code émergent permet de montrer qu’il est difficile d’affirmer que le contenu est uniquement construit sur « ce que l’on appelle la culture euro-atlantique basée sur les piliers des Lumières » ne serait-ce que parce qu’on ne peut négliger l’influence « de tout le bassin du Pacifique » et du Moyen-Orient. De plus, l’auteur ne manque pas de nous rappeler que ce code universel qui prétend s’appuyer sur « les valeurs humanistes suprêmes » se trouve confronté à des obstacles de taille, c’est-à-dire à ceux qui voient au travers de ce discours dominant un grand nombre de contradictions, voire un véritable danger pour l’humanité.
Luc Leguérinel : Mondialisation et action collective : Un nouvel espace politique face au désastre libéral ?
Parce qu’elle est synonyme de domination libérale, la mondialisation est pour Luc Leguérinel un désastre pour l’humanité. En effet, le libéralisme est ici perçu comme une expérimentation qui ne peut pas soi-disant rechercher la liberté de chacun — « basée sur une distribution harmonisée des droits, devoirs et biens » — et servir en même temps les intérêts du plus petit nombre. Cette « politique des intérêts » est non seulement anti-démocratique, mais bien plus encore, anti-politique. Pour faire face à ce désastre, il faut donc réinvestir le politique et son champ d’action. Tout l’enjeu du texte repose sur cette notion d’action. Quelle doit-être cette action ? De quoi doit-elle impérativement se distinguer ? Des mouvements sociaux spécifiques, mais aussi et surtout des mouvements communautaristes. Elle doit être une action dont le but n’est pas clairement établi, une action qui laisse place au hasard et à l’accident, qui engage la liberté, une action autre qu’un moyen pour arriver à une fin, qui ne produit rien d’autre qu’un acteur opérant. Autrement dit une action qui ne doit pas se confondre avec le concept de fabrication et de production. C’est à partir de cette conception aristotélicienne de l’action et dans une confrontation avec la thèse de Kotarbiński que l’auteur tente de penser une action collective, à la fois empirique, pragmatique et performative qui satisfait « le principe d’absence de contrainte » grâce à une pratique du « système délibératif ». Bref, une action collective capable de construire un espace politique nouveau.
Christoph Wulf : Mondialisation universalisante ou différenciée ?
Christoph Wulf pointe du doigt « l’ambivalence de la mondialisation » qui fait face à plusieurs évolutions croisées. Pour lui, l’idée selon laquelle la Terre est homogène ou qu’elle s’homogénéise est bel et bien fausse et « la thèse de l’américanisation du monde » n’est pas « suffisante ». En effet, cette contrainte d’universalisation « persistante » qui va de pair avec le processus de mondialisation doit faire face, inévitablement, à des « évolutions inverses ». Alors que « l’isolement de l’économie hors du politique » entrainé par la libération du marché est censé conduire à l’émancipation des individus, il est aussi la cause des inégalités sociales qui ne font que grandir. « La mondialisation des formes de vie est une autre évolution ambivalente » : cette « tendance à l’assimilation et à l’uniformisation » se trouve confrontée à certaines limites, notamment à l’hostilité de la part de certains groupes d’individus. C’est pourquoi elle doit être « complétée par une différenciation des formes de vie ». Entre mondialisation universalisante et mondialisation différenciée, l’auteur semble donc préconiser la seconde qui est, selon lui, « le devoir de l’avenir ». « Une mondialisation nivelant les différences entre les diversités culturelles et les formes de la vie quotidienne n’est pas judicieuse » dit-il. Mais alors comment rectifier cette dynamique de mondialisation ? Comment empêcher à la fois cette uniformisation du monde et la « prédominance de l’économie sur le politique » ? Pour répondre à cette question, Christoph Wulf développe « trois complexes thématiques » que sont « l’hétérogénéité culturelle », le « défi de l’autre » et « l’anthropologie historique et culturelle ».
Beata Szymańska : La culture et l’art des annotations
Beata Szymańska s’oppose ici à la thèse selon laquelle il est impossible de comprendre une autre culture que la sienne et de la « traduire ». Selon l’auteure, l’homme, loin d’être « prisonnier de schémas cognitifs », est tout à fait capable de comprendre et d’expliquer une autre culture « dans les termes de sa propre culture ». En s’appuyant sur diverses théories et sur le travail de spécialistes, l’auteure de cet article décrit le long processus et les différentes étapes qui nous permettent d’accéder aux autres cultures : comment les annotations, qui se superposent les unes aux autres au fil du temps, nous permettent d’avoir une connaissance toujours plus riche, néanmoins jamais totale, de ce qui est différent de nous.
Andrzej Michał de Tchorzewski : L’éducation comme facteur causal de la globalisation
Après avoir défini l’éducation et décrit ses missions et stratégies, l’auteur tente de démontrer que l’éducation peut être « considérée comme un facteur causal de la globalisation ». Face à ce « choc du futur » causé par tout un tas de contradictions entre les partisans de la globalisation et les « mouvements antiglobalistes », l’éducation a un défi à relever : « aider les individus et les collectivités sociales à comprendre et à trouver leurs places » dans une réalité de plus en plus complexe. L’homme d’aujourd’hui est confronté à diverses questions et dilemmes auxquels l’éducation doit apporter des réponses. Aider à rechercher des réponses, faire comprendre, révéler les possibilités et, par-dessus tout, « niveler les disproportions ». Telles sont les tâches que doit avoir l’école d’aujourd’hui.
Mirosław J. Szymański : Mondialisation : les enjeux pour l’éducation
La mondialisation, en tant que « phénomène caractéristique de notre époque », qui englobe une multiplicité de processus variés, a des conséquences « aussi bien bénéfiques que néfastes ». L’auteur pointe du doigt un des plus grands dangers de la mondialisation : la ségrégation, « voire l’exclusion » d’un grand nombre de personnes de l’économie et de la culture actuelle. Dès lors, la question de l’éducation doit devenir une priorité et non une question marginale. Que doit-elle faire de plus que ce qu’elle a toujours fait ? Quelles transformations doit-elle opérer pour faire face aux nombreux changements d’un monde plurivoque ?
Sara Fadabini : Proust, la démystification du mirage d’Identité
Plusieurs thèmes d’A la recherche du temps perdu éveillent l’intérêt des philosophes. Celui qui nous a interpelé le plus, porte sur « l’identité instable » de celui qui la raconte : l’action incessante du temps empêche le narrateur de se reconnaître dans une image fixe, étrangère au changement ; l’âme elle-même, loin d’être incorruptible, est prise dans le flux du devenir. Dans cet article “Proust, la démystification du mirage d’identité” nous montrerons que le héros proustien est un sujet déchiré : enfoncé, d’une part, dans le passé où il était un autre, projeté, d’autre part, dans un avenir où il sera un autre, si bien que le « Je » par lequel il s’annonce au lecteur manifeste, paradoxalement, quelqu’un qui n’est pas (qui n’est plus et/ou qui n’est pas encore). [L’auteur]
Graciela Ferras : La psychologie et la science politique françaises dans le miroir du nationalisme argentin au début du XXe siècle
L'actualité de la politique argentine conduit à associer le terme « nationalisme » au pathologique. Cependant, ce terme est introduit par Ricardo Rojas, à l'époque du centenaire de l'indépendance de la nation argentine dans La restauración nacionalista (1909). Rojas, plus qu'il ne le propose comme une « réaction » contre les dangers du matérialisme cosmopolite, présente un nationalisme se caractérisant, contrairement à ses homologues européens, par sa tradition « laïque et démocratique », ainsi que « pacifiste, en vertu de la solidarité américaine ». Le nœud conceptuel de cette définition — peu envisagé par la critique — réside dans son idée de « moi collectif », emprunté à la théorie de la personnalité individuelle issue de la psychologie de Théodule Ribot et à la pensée française qui entoure la création de l'Ecole libre des sciences politiques. Cet article propose de tracer le parcours théorique qui introduit le nationalisme dans le débat plus large des sciences sociales avec, pour prémisse, la question de la dimension démocratique dans les réflexions sur la nation et l’ « être argentin ». En fin de compte, il doit être mis en évidence que le terme « nationalisme » implique une complexité et une polysémie associées à la politique des masses. [L’auteur]
Maxime Poulain : Ne deviens pas comme eux
L’article de Maxime Poulain est une lecture analytique d’un film de Johnnie To et Weng Ka-Fai dont le titre international est Mad Detective. L’auteur de cet article traduirait plutôt le titre original par « Le dieu de l’enquête » ou par « Habité par les esprits » ; en référence au protagoniste, l’inspecteur de police Bun est un « philosophe-artiste » misanthrope, personnage en dehors du monde qui entend des voix, voit des fantômes et des esprits, et dont la particularité est de ne pas vouloir s’insérer dans ce monde. Alors que la plupart des films et séries policières sont bien souvent les vecteurs des discours dominants à l’image de la société et de l’idéologie qui les produisent, le film de Johnnie To et Weng Ka-Fai va à contre-courant de ce que Maxime Poulain appelle la « normativité discursive ». Tout l’enjeu est de montrer en quoi la méthode pour accéder à la vérité ainsi que le point de vue de l’inspecteur Bun sont si différents des autres enquêteurs. Une méthode de recherche qui dépasse la raison logique, l’intelligible et la technique, autrement dit une méthode que Maxime Poulain qualifie d’« artistique ». Bun, en se mettant à la place du criminel ou de la victime, tire une conclusion de cette expérience immédiate sans passer par un raisonnement logique articulé. Et c’est cette suppression du langage qui nous fait passer d’une technique d’investigation à un art d’investigation. Bun, « l’artiste incompris », fait disparaître l’objectivité du monde pour ne laisser place qu’à la subjectivité des sensations et perceptions. C’est ce qui lui permet de passer d’un point de vue à un autre, d’une conscience à une autre, comme s’il était une sorte de dieu… Les femmes et les enfants présents dans ce film ne sont plus que des démons provenant du monde extérieur objectif (auquel tente d’échapper Bun) et sont soumis à cette société technique et normative. Deux paradigmes donc, deux manières de percevoir la réalité : l’une est dictée par la société, elle est technique et théorique, l’autre ne passe pas par le langage, elle est « introspective, expérimentale ».