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François Châtelet

  Résumés des Cahiers critiques de philosophie > n°8

Nathalie Périn : François Châtelet : l’éclat de la philosophie
Le geste philosophique de François Châtelet consiste en une manière nouvelle et originale de concevoir le travail philosophique. La forme de l’œuvre en donne un premier indice composée qu’elle est de livres écrits seul, également d’ouvrages collectifs dont Châtelet prenait la direction ou la co-direction (Histoire de la philosophie et Histoire des idéologies par exemple) mais encore d’un ensemble de contributions sous forme d’articles qui participent d’un « journalisme philosophique » débattant aussi bien de questions philosophiques qu’adoptant la forme de critique littéraire (ou cinématographique), etc. Que nous indique le tracé de cette œuvre ? Quelles intentions philosophiques peuvent-elles être dégagées? sont les questions qui sous-tendent cet article.

René Schérer : François Châtelet, critique de l’institué
Ce texte est la republication (1ère publication : Le Cahier du Collège International de philosophie, n°7, éd. Osiris, Paris, Avril 1989) d’une intervention faite au cours des journées organisées par le Collège International de Philosophie et le Département de philosophie de l’Université de Paris VIII, les 27 et 28 novembre 1987, autour de la personnalité et de l’oeuvre de François Châtelet. Evoquant son ami, René Schérer a pour souci premier, loin de se laisser aller à  la « déploration », de montrer (tout comme le fit Deleuze dans ces mêmes journées donnant lieu, en 1987, à la publication, aux éditions de Minuit, de son Périclès et Verdi) la singularité de ce geste philosophique, de saisir l’essence même de cette oeuvre, ce contre quoi et pour quoi elle s’est posée.

Driss Bellahcène : Subjectivité et autrui chez Lévinas
Bien que la faculté d’entendement soit limitée, l’homme ne peut penser ce qui le dépasse. C’est cette idée cartésienne qui séduit Lévinas et le captive. L’homme pense l’infini en gardant son extériorité. L’Infini déborde l’idée d’infini. Selon Lévinas, chez Descartes l’idée d’infini demeure un savoir, une théorie, et trouve qu’il faut penser la relation à l’infini comme un désir. Dieu se révèle dans le face-à-face. Dans le visage, la parole de Dieu m’est déclamée. Et l’Infini me rappelle que ma responsabilité n’est jamais accomplie ni quitte. L’autre est plus haut que moi, il est toujours premier. On ne peut pas faire abstraction du visage, à moins que celle-ci soit totale. Le visage échappe à la volonté de pouvoir, échappe au pouvoir. Le visage signifie. Il recouvre un sens par lui-même et ne puise pas son sens à partir de moi ou à partir d’une relation intersubjective. La subjectivité s’effectue en s’extériorisant, en se dérobant de l’être. Et c’est par cet exercice que la subjectivité advient dans sa singularité d’étant. Lévinas ne supplée pas l’Autre au Même ni ne reconnaît l’autre au Bien. Si pour Heidegger l’être est prioritaire par sa dimension tragique d’être pour la mort, pour Lévinas c’est l’autre qui est prioritaire pour penser l’éthique comme philosophie première où le tragique inscrit l’impossibilité d’échapper à l’être et non à la mort. D’où une entrée intrinsèque de l’éthique dans la philosophie lévinassienne. [L’auteur]

Philippe Caumières : Autonomie et aliénation
L’aliénation ne semble plus être un concept opératoire depuis que la critique de l’humanisme a rendu impossible de continuer à envisager l’existence d’une humanité authentique. Il est toutefois difficile de ne pas reconnaître que l’ordre social actuel prive les hommes du contrôle effectif de leur vie. Il semble donc urgent, pour la pensée critique, de redéfinir la notion d’aliénation ; ce qui semble possible à partir de la défense du projet d’autonomie défini par Castoriadis puisque sa cohérence  en dépend. [L’auteur]

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